Le mot du jour par l’abbé Silvère Soc Nsiloulou

Chers amis,

Au centre du récit évangélique que nous lisons aujourd’hui, il y a la « compassion de Jésus.  « Voyant la foule, Jésus fut pris de pitié pour elle, parce qu’elle était fatiguée et abattue, comme des brebis qui n’ont point de berger.»  Ce verset introduit et explique la mission qui nous a été confiée : être des canaux par lesquels, passera l’amour de Jésus pour toucher ceux et celles qui nous entourent.

Voici une histoire inspirante qui nous rappelle ce que nous devons faire.  L’homme-sandwiches.

Michael, un officier des tribunaux, se lève chaque matin à 4 h, beau temps mauvais temps, jour de travail ou de congé, et il se rend à son comptoir de sandwiches. Non, il n’est pas propriétaire d’un casse-croûte, c’est sa propre cuisine. Dans cette cuisine, il y a tous les éléments pour faire ses fameux sandwiches, fameux seulement pour ceux qui en ont désespérément besoin pour ne pas commencer la journée affamés.

 À 5 h 50, il fait la tournée des installations de fortune des sans-abri sur les rues près de l’hôtel de ville de New York. En peu de temps, il distribue 200 sandwiches à autant de sans-abri avant de commencer son travail à la cour.

 Tout a commencé il y a 20 ans par une tasse de café et un petit pain pour un homme sans abri, qui s’appelait John. Jour après jour, Michael apportait à John des sandwiches, du thé, des vêtements, et quand il faisait très froid, il lui offrait de s’installer dans son auto pendant qu’il travaillait.

 Au début, Michael voulait seulement faire une bonne action. Mais un jour, une voix intérieure l’a incité à faire plus.

 En ce matin froid d’hiver, il a demandé à John s’il aimerait se débarbouiller. C’était une offre insensée car Michael était certain que John refuserait. Sans qu’il s’y attende, John a demandé : « Allez-vous me laver ? »

Michael a entendu une voix intérieure qui disait : C’est le temps de passer aux actes. Regardant ce pauvre homme couvert de haillons malodorants, débraillé, hirsute et à l’air égaré, Michael a eu peur. Mais il savait aussi que son action lui démontrerait s’il était vraiment sincère dans son engagement. Il a donc aidé John à monter les escaliers jusqu’au vestiaire du palais de justice pour commencer le travail.

 Le corps de John était une masse de coupures et de plaies, résultat d’années de souffrance et de négligence. Sa main droite avait été amputée. Michael a vaincu sa propre peur et son dégoût. Il a aidé John à se laver, à couper ses cheveux, à se raser et il a pris le déjeuner avec lui.

 « C’est à ce moment-là, se souvient Michael, que j’ai su que j’étais appelé, et que j’avais ce qu’il fallait pour réussir n’importe quoi. »

 L’idée des sandwiches étant née, Michael a commencé à faire de la sollicitation. Il n’a pas reçu d’aide de grosses sociétés, disant : « Je ne recherche pas un acte de charité qui sera inscrit dans des dossiers ou qui attirera l’attention des médias. Je veux seulement faire le bien, jour après jour, à ma mesure. Parfois, l’argent sort de mes poches, parfois je reçois de l’aide. Mais c’est vraiment quelque chose que je peux faire, une journée et une personne à la fois. »

 « Il y a des jours où il neige, dit-il, et j’ai de la difficulté à quitter mon lit douillet et le confort de ma famille pour aller au centre-ville avec mes sandwiches. C’est alors que cette voix intérieure commence à parler et je fais ce que j’ai à faire. »

 Et il fait vraiment ce qu’il a à faire.

 Michael a fait 200 sandwiches chaque jour pendant les 20 dernières années.

 « Quand je donne les sandwiches, ajoute Michael, je ne fais pas que les déposer sur une table pour que les gens les prennent. Je regarde chacun dans les yeux, je leur serre la main et je leur souhaite une bonne journée pleine d’espoir. Chaque personne est importante à mes yeux. Je ne les vois pas comme des « sans-abri », mais comme des êtres qui ont besoin de nourriture, d’un sourire encourageant et d’un contact humain positif. »

« Un jour, le maire est venu faire la tournée avec moi. Il n’a pas invité les médias. Il n’y avait que nous », ajoute Michael. Mais de tous ses souvenirs, ce n’est pas d’avoir travaillé côte à côte avec le maire qui est important, mais c’est d’avoir travaillé à côté d’une autre personne…

 Un homme qui venait chercher des sandwiches a disparu et Michael pensait à lui de temps en temps. Il espérait que l’homme s’était mis en route vers des conditions meilleures. Un jour, l’homme est revenu, transformé, pour saluer Michael. Il était propre, chaudement vêtu, rasé, et il apportait ses propres sandwiches pour les distribuer. La dose quotidienne de nourriture fraîche de Michael, ses chaudes poignées de mains, son contact direct dans les yeux et ses bons souhaits avaient donné à cet homme l’espoir et l’encouragement dont il avait si désespérément besoin. Qu’on l’ait vu chaque jour comme un être humain, et non comme une catégorie de gens, avait changé la vie de cet homme.

 Il n’y avait point besoin de paroles. Les deux hommes ont travaillé en silence, côte à côte, distribuant leurs sandwiches. C’était une autre journée dans les rues d’une ville, mais une journée qui offrait juste un petit peu plus d’espoir.

 Meladee McCarty

 www.contesarever.wordpress.com

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